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lundi 18 juin 2012

La famille idéale ...

  Il y a quelques temps, mon oeil avait été attiré par un sondage (lire ci-dessous) consacré à "la famille idéale des belges". Ces chiffres ne sont à mon sens qu'une sorte d'instantané, le reflet d'une époque, d'un mode de vie à la belge...Ces chiffres ne résonnent en moi qu'en termes de statistiques mais ils sont le prétexte au partage de mon raisonnement mûri au fil de ma vie de femme, de mère, d'amie, de citoyenne...

J'ai eu une enfance très heureuse, dans une famille où le dialogue était permanent, les limites du savoir-vivre en société étaient claires, les rôles de mes parents bien établis et très complémentaires, des valeurs familiales et de vie en société fortes bien ancrées ( l'honnêteté et le respect de tous et en tous temps). Mes parents voulaient que l'on soient "indépendantes" et il allait de soi que nous ferions des études (pour ma part j'ai dévié de la norme économico familiale sans doute-pense toujours mon père- dans un esprit de rébellion caractéristique de ma personnalité). Mais implicitement, notre place de femme (et donc de future mère)  et tout les sacrifices y attenant se dessinaient déja.

Gonflée à bloc et pleine d'ambition, j'ai démarré ma vie professionnelle, convaincue qu'il me serait aisé de monter les échelons. J'avais , sans doute inconsciemment, gommé mon "erreur de parcours académique" en intégrant la société où ma soeur avait précédemment brillé (forte de son profil d'Ingénieur Commercial). Je m'y suis brûlé les ailes en voulant voler dans des cieux...financiers...qui sans doute ne me correspondaient pas.  "Notre collaboration s'est arrêté au bout de quelques années" et ca a finalement été salutaire pour moi.

Beaucoup de mes certitudes se sont alors effondrées à ce moment là. Le monde de l'entreprise était démystifié et j'appris alors que même,si on y mettait tout son coeur , on ne parvenait pas toujours à s'imposer, que dans le monde de l'entreprise on est jamais qu'un "numéro", que même en donnant le meilleur de soi-même ,il faut savoir s'épargner, se recentrer sur l'essentiel parce que finalement on est peu de choses...

Cette "blessure" a été comme un électro-choc pour moi. Elle m'a donné une force égale à nulle autre et elle a sans doute conditionné -je l'ignorais à cette époque-la mère que je serai plus tard.

Jusqu'alors l'envie d'être mère était de l'ordre de faire un mariage de princesse (ancré secrètement dans toutes les têtes des jeunes filles -belges-bien pensantes) . Je vivais ma de femme et ca me convenait fort bien... 

Tandis que la ronde des mariages et autres unions s'égrénaientt, les premières grossesses et leurs bouffées de bonheur communicatives s'annoncaient... A cette époque , une légère brise de vent contraire..dans mon entourage, une de mes proches collègues m'avait confié sa difficulté à avoir eu des enfants. Et puis les traitements et leur hypermédicalisation, les douleurs intenses que cela représentait. Accepter de souffrir pour ...peut-être un jour enfanter-ou pas... Les différences de réaction homme-femme face à cette fatalité. Préserver son couple, persévérer, tenir, s'acharner? A quel prix...

Même si j'étais dans la confidence, que d'autres histoires similaires d'autres femmes me parvenaient, il y avait toujours cet indéfectible optimisme qui me laissait penser que ca ne m'arriverait pas, que mon entourage proche ne serait pas ou peu touché...

 Et puis d'autres plus proches, encore plus proches, ont été confronté à cela.  Elles ont été beaucoup plus nombreuses, en fait, a être confrontées à cette détresse psychologique et physique. Attendre mois après mois cet enfant qui ne venait pas, ou qui est venu et qui s'en est allé trop vite. Vivre avec l'absence ou le manque mais finalement savourer chaque petite victoire et s'accrocher au fil de l'espoir. Vivre et survivre parfois...

Certaines avaient besoin d'en parler, d'autres voulaient garder leur douleur en elles et n'en dire mot. Chacune (et chacun parce qu'on oublie souvent le compagnon, le père) a réagi à sa façon et a géré comme elle a pu. Toutes forcent le respect.

 J'ai quant à moi eu beaucoup de chance. J'ai vécu trois belles grossesses et j'ai 3 enfants qui respirnt la joie de vivre. Chaque fois que je les regarde ou que je les entends rire, mon coeur se gonfle de joie et d'amour et c'est un peu de l'amour que je porte à leur père qui se dissémine aux 4 coins de ma vie.

Un quatrième? Longtemps je me suis dit que c'était "indécent" par rapport à ces proches qui ne pouvaient pas en avoir. Entretemps, le miracle de la vie à bien opéré pour certains, prêts , je l'espère, à se renouveller pour d'autres. D'autres luttent encore au quotidien contre leurs démons ou contra la fatalité. Mais je suis pugnace et je veux me battre à leurs côtés.

Je ne sais pas si nous aurons un 4ème et cela n'a pas beaucoup d'importance. Il n'y a pas de normes , pas de famille idéale à mon sens. Il y a juste un équilibre à trouver, un équilibre affectif et non numéraire. Ma famille idéale est celle qui me permettra d'être bien dans mes baskets, sereine, pleine d'espoir mais qui me permettra surtout, comme l'ont fait mes parents de donner deux choses à nos enfants " des racines et des ailes".

 Evidemment tout ca est plus "léger" quand on a eu la chance d'avoir des enfants , jamais (dans mon cas) on ne pourra vraiment savoir ce par quoi celles qui n'ont pas -encore- eu cette chance ou pour qui le parcours du combattant a été semé d'embuches ,sont passées. Mais ce billet aura pour mérite de leur dire combien elles forcent mon admiration et combien je leur souhaite - avec toute ma force- à toutes ce bonheur un jour.

Sondage :-votre-famille-ideale  (Le vif 15.03.2012)


jeudi 15 mars 2012 à 11h58
Un sondage Roularta Media, dont fait partie Le Vif/L’Express, réalisé en collaboration avec Euromut, dessine la famille belge idéale. Ses idées et ses difficultés.
Papa, maman, une fille et un garçon : l’image de la famille idéale correspond toujours au projet et à la réalité des couples belges. Qui estiment devoir attendre des temps meilleurs pour procréer.

Pour les couples provisoirement ou définitivement sans enfants, pour ceux qui n’en ont qu’un tout comme pour ceux qui en ont déjà deux, le désir et l’acquis sont les mêmes. Selon un sondage Roularta Média, effet, la famille idéale est et reste composée de deux enfants, dans la tête ou dans les faits. Certes, 40 % des couples ayant déjà deux enfants en voudraient davantage, mais rarement plus de trois. Et environ 65 % de ceux qui attendent ou ont déjà un premier bébé, en voudraient deux. La moitié de ceux qui en ont trois sont satisfaits, mais un quart d’entre eux en voudraient un quatrième. L’année 2012 paraît toutefois peu propice à beaucoup de parents ou futurs parents, puisque 40 % des couples préfèrent attendre des temps meilleurs ( 46 % parmi les 25-34 ans et 63 % parmi les moins de 25 ans) pour procréer. Les obstacles à la création ou à l’agrandissement de la famille ? Le coût de l’éducation ( 22 %), des raisons pratiques liées à la taille du logement et des moyens de transport (23 %) sont avancées et, forcément, l’âge ( 64 % des plus de 45 ans).

Le sondage a été effectué par Roularta Média dont Le Vif/L’Express fait partie, et en collaboration avec Euromut, sur la base d’un échantillon national de 8 714 personnes, par Internet, durant la première semaine de janvier 2012. Plus de 86 % ont des enfants ou en attendent prochainement (20%).

Parmi les 19 % qui ont eu des difficultés à avoir des enfants, 35 % ont opté pour l’insémination artificielle et 34 % pour la fécondation in vitro. Plus de 7 % ont adopté. La marge d’erreur est de 5 %.

P.S.

1 commentaire:

  1. Beau, très beau! Pas beaucoup d'autres mots car tellement d'émotion!
    Merci de savoir le dire avec de si jolis mots.
    Biz

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